Grave incident cette nuit sur l’autoroute qui franchit la frontière linguistique. De nombreux automobilistes circulant dans le sens Flandre-Wallonie se sont vus piégés par la divergence des consignes en vigueur au Nord et au Sud du pays. Croyant bénéficier des deux dernières heures de libre circulation avant le début du couvre-feu de minuit instauré pour l’ensemble du Royaume, ils ignoraient que la Wallonie avait pris d’autres dispositions, et que le Président Papillon venait de décréter un couvre-feu régional dès 22 heures. Ce qui explique ce rassemblement de véhicules à l’arrêt, à l’endroit précis où l’autoroute change de régime linguistique.
Soucieux de respecter scrupuleusement, à la fois les recommandations sanitaires et les règles du code de la route qui interdisent de faire demi-tour à cet endroit, ils ont établi un campement de fortune, fait de bric et de broc, sur la bande des pneus crevés. Alertées, des associations locales sont venues livrer de l’eau à ces migrants d’un genre nouveau, ainsi que des repas chauds et des couvertures (*), tandis que des passeurs peu scrupuleux tentaient de monnayer le transfert de ces infortunés à bord de faux véhicule d’urgence.
Réuni en urgence, le Gouvernement wallon s’est montré intraitable et a refusé de prendre ces malheureux en charge, décrétant que c’était à la Région d’origine qu’ils devaient s’adresser.
Heureusement, le couvre-feu du Nord du pays se termine à 5 heures du matin, mais il a fallu que ces infortunés attendent encore une heure avant de reprendre la route sur l’autoroute wallonne où la mesure prend fin, elle, à 6 heures.
En revanche, et on ne peut que s’en réjouir, un conseil de sécurité exceptionnel confirmait samedi que le passage à l’heure d’hiver aurait bien lieu à la même heure pour tout le pays, conformément aux avis des experts qui trouvaient que c’était mieux ainsi !
Prudence, donc !
Donc, voilà,
* Ci-dessous un exemple des couvertures distribuées cette nuit aux victimes, particulièrement efficaces en couvre-feu.