Nul ne peut échapper à la vague d’enthousiasme qui s’est emparée de la planète terre depuis quelques jours. Le monde entier s’est laissé emporter dans un même élan par cette compétition d’un genre nouveau qui passionne les foules et devrait réunir de plus en plus d’adeptes sur les cinq continents : la Coupe du Monde du croisement de bras !
Rappelons les principes de cette discipline déjà bien répandue dans certains milieux, qui en quelques jours est passée du stade d’exercice d’amateur à celui d’une véritable performance professionnelle, nécessitant entraînement acharné et parfaite maîtrise technique. La prestation peut se résumer en trois phases :
1. L’équipe fait défiler, à tour de rôle, chacun de ses onze joueurs devant la caméra. Celui-ci présente au public et aux arbitres son plus beau profil gauche.
2. Le joueur tourne ensuite lentement la tête vers la gauche et regarde la caméra dans les yeux. Il lui est interdit de sourire.
3. Et enfin, étape ultime mais ô combien décisive, il croise lentement les bras et immobilise sa posture pour passer ensuite le relais au suivant.
Cette discipline n’est pas neuve mais s’exerçait jusqu’ici uniquement en milieu amateur. Des compétitions locales ou par corporations ont lieu depuis les temps immémoriaux. Pensons aux concours des maître-nageurs au bord de la piscine, des fonctionnaires à l’approche de 16 heures, des vigiles à l’entrée des grandes surfaces, des présentateurs des jeux de télévisions de l’après-midi, des instituteurs dans la cour de récré, voire même des bonnes-sœurs en uniforme… Mais à présent, le croisement de bras a acquis ses lettres de noblesse depuis que la FICB (Fédération Internationale du Croisement de Bras) a décidé de lancer l’idée d’une coupe du monde tous les 4 ans.
Les premières rencontres ont donné lieu à quelques beaux moments, tels ce magnifique croisé réussi par l’avant-bras gauche coréen, ou encore le double croisement périlleux tenté par l’arrière chilien. Il nous faut malheureusement noter le fameux raté du centre-avant belge qui a dû recommencer deux fois son mouvement, et l’élimination de l’arrière croate qui avait tatoué sur son biceps le schéma du mouvement. On ne dira jamais assez combien ce sport doit rester noble et ne peut souffrir aucune dérive. L’arbitre a parfaitement joué son rôle, dans ce cas-ci. On déplorera par contre qu’il n’ait pas immédiatement sanctionné la prestation du gardien grec. Le ralenti montre bien qu’il y avait hors-jeu du coude au moment du franchissement du poignet gauche.
Devant l’engouement mondial pour cet événement historique, et compte-tenu de la brièveté des rencontres, les organisateurs ont pris l’initiative heureuse d’offrir aux spectateurs un petit match de foot, entre les participants, de suite après la compétition de croisement de bras. Histoire de réduire le stress des compétiteurs et de divertir les foules venues en masse, et parfois de bien loin. On ne peut que les en féliciter !
Donc, voilà.