Donc voilà

Petit exercice d'hommage à J.R., en paraphrasant celui dont il reprit les textes en 2004 dans "Heureux !", l'un de ses derniers spectacles

Le client: "Garçon, s'il vous plaît ! Je voudrais un sandwich avec un verre de Rochefort."
Le garçon: "Je m'excuse, monsieur, on n'a plus de Rochefort."
Le client: "Ah ! Ben, ça ne fait rien. Vous allez me donner tout simplement un croque-monsieur alors, un petit croque-monsieur, avec un verre de Rochefort."
Le garçon: "Mais... je me suis mal exprimé. je viens de vous dire que nous n'avons plus de Rochefort. On s'est laissé surprendre, ce lundi, et on n'a plus du tout de Rochefort."
Le client : "Ah ! Ça change tout, alors là . Ça change tout ! Tenez, je vais prendre autre chose alors. Donnez-moi une pizza. Vous avez des pizzas ? Eh bien, donnez-moi une pizza, alors, avec un verre de Rochefort."
Le garçon: "Je viens de vous dire que nous n'avions plus de Rochefort ! Chimay, oui, Rochefort, non. C'est terminé Rochefort..."
Le client: "Faut pas vous énerver pour ça ! Mais ça fait rien ! Écoutez, je vous félicite de votre conscience professionnelle... je prendrai autre chose, n'importe quoi : je suis pas le client embêtant, moi je prendrai ce que vous voulez, je peux pas mieux vous dire : je sais pas moi, un hamburger, des frites... Vous avez un hamburger ? Donnez-moi un petit hamburger, alors, avec un verre de Rochefort."
Un autre client intervient : "Mais dites donc, vous en avez pour longtemps à embêter ce garçon, vous, là ?"
Le client : "Hein ?"
L'autre client : "Ça fait dix minutes que je vous observe depuis le début. Qu'est-ce qui vous prend d'embêter un garçon pendant son travail ?"
Le client : "Je vous connais pas, vous ! Je suis client, hein ? J'ai bien le droit de commander ce que je veux, moi ! Je m'occupe pas de ce que vous commandez, vous ! Un client il a le droit..."
L'autre client : "Ah ! Vous êtes client ! Moi aussi je suis client. Taisez-vous, monsieur. Vous devriez avoir honte d'embêter un garçon pendant son travail. Taisez-vous. (Se tournant vers le garçon) : Laissez-moi vous dire que vous avez de la patience. Parce que moi, garçon, si j'avais été à votre place, il y a longtemps que j'aurais pris le verre de Rochefort et que je le lui aurais foutu sur la gueule."

Les décideurs qui décident pour nous ont décidé que les occupants d'un squat (définition d'un squat: logement vide appartenant à un propriétaire qui ne l'occupe pas, habité par un SDF qui du coup ne l'est plus, alors que le propriétaire l'est toujours. Attention, ne confondons pas squat et squat, ce dernier désignant un exercice mobilisant les muscles inférieurs de qui ambitionne d'avoir des cuisses et des fesses de rêves. Rien à voir donc? Sauf qu'il n'est pas interdit de faire du squat dans un squat. Alors que l'inverse est plus difficile) donc les décideurs qui décident pour nous ont décidé que les squatteurs seraient désormais passibles de poursuites pénales. Alors que les propriétaires de quads qui squattent nos forêts ne sont pas poursuivis, eux. Surtout s'ils roulent vite. (Sans parler des quat'quads ! NDLR). D'où la question: plutôt que de squatter un squat, les squatteurs ne devraient-ils pas squatter un quad ? A méditer... (En tous cas, ils pourraient déguerpir plus vite ! NDLR).
Donc, voilà.

Sur la Première, ce samedi après-midi: "80% des accidents arrivent au cours de la vie..."
Donc, voilà.

Après la brillante démonstration de ce mardi, continuons à nous intéresser d’un peu plus près à cette institution nommée loterie nationale, qui vend du rêve au pauvre citoyen qui croit qu’il va gagner et qui sait qu’il va perdre, mais qui joue malgré tout à remplir spontanément les caisses de l’état tout en ronchonnant parce qu’il paie trop d’impôts.
Mais d’où, diantre, nous vient le mot « loterie ». Il nous faut remonter loin dans le temps, à l’époque où l’on croyait encore aux forces occultes (poil occulte !) qu’il convenait d’invoquer et de caresser dans le sens du poil. Ou de l’écaille. Car c’est de cette tradition qui voulait qu’une fois par an tous les habitants du pays se rendent dans un sanctuaire où était retenue, dans un vaste aquarium, une splendide lotte sacrée, que naquit la coutume. Afin que l’année lui soit bénéfique, le pèlerin devait gratouiller le ventre de la lotte. Si celle-ci marquait des signes de contentement, le pèlerin était assuré une d’année prospère (yop là boum). De là est née la croyance, qui se perpétue encore de nos jours, qui veut que la chance soit au rendez-vous quand la lotte rie au grattage.
Donc, voilà.

Des chercheurs qui cherchent ont trouvé que les enfants avaient perdu 20 minutes de sommeil en 15 ans. Ce qui nous fait une perte de 22 centièmes de seconde de sommeil par jour. Alarmant !
Donc, voilà.

Ce mardi était un grand jour. La loterie nationale annonçait un Jack Pot (en mémoire du frère de Pol Pot, trop tôt disparu) de 130.000.000 d’euros, et en faisait son argument publicitaire pour attirer vers les bureaux de tabac le bon peuple naïf qui s’imagine (ou dont on s’imagine qu’il s’imagine) que si la cagnotte est conséquente, la chance de l’emporter sera d’autant plus grande. 
Nous nous sommes penchés sur la question, et notre conclusion estirréfutable : on nous prend vraiment pour des andouilles et des andouillettes ! 
Démonstration :
La somme mise en jeu est pharaonique.
Donc, un nombre beaucoup plus important de joueurs vont tenter leur chance, appâtés (pour chien) par la publicité.
Donc, beaucoup plus de participants auront coché les bons numéros.
Donc, puisqu’ils sont plus nombreux, le gros lot, s’il est gagné, sera à répartir en un plus grand nombre de portions.
Donc, ce que chacun percevra sera moins élevé que si le gros lot avait été moins conséquent et avait attiré moins de joueurs (en fait, peut-être pas, mais on disait que oui, sinon la démonstration est foutue),
Donc, plus il y a à gagner, plus on a la chance de gagner moins.
Et donc, en conclusion, si on ne joue pas, on a encore plus de chance de ne pas perdre plus.
Donc, voilà.

Il fallait s'en douter. L’autorisation accordée aux femmes de conduire une voiture en Arabie Saoudite ne fait pas l'unanimité. Ainsi, ce matin, une importante manifestation a réuni des centaines de citoyennes revendiquant le retour à l'interdiction. En effet, depuis son abrogation, les néo-conductrices se voient contraintes de conduire elles-mêmes les gamins à l'école ou chez les louveteaux, de retirer le Collishop chez Colruyt, de laver la voiture (non, ça, elles le faisaient déjà), et pour les plus fortunées, de se passer du beau chauffeur qui leur faisait la conduite. Espérons qu'elles soient entendues !
Nous venons d’apprendre, par ailleurs, que le vote sur la proposition de modification du code de la route, imposant aux hommes de rouler à droite et aux femmes de rouler à gauche, avait été reporté.
Donc, voilà.

Les médias se sont acharnés cette semaine sur ce brave mécène, véritable Robin des bois du XXIème siècle, qui proposait aux jeunes étudiantes désargentées de puiser dans les poches d’hommes mûrs et riches de quoi poursuivre leurs études universitaires. Et pas que dans les poches. (Rappelons le slogan de cette association philanthropique d’un genre nouveau : « Entre sucer et sucrer, il n’y a qu’un air d’indifférence » NDLR).
Ce panneau qui a fait couler tant d’encre (et pas que) n’était en fait qu’un clin d’œil, un hommage subliminal au fondateur de Play Boy, décédé ce mercredi. Lui aussi s’était fait une spécialité d’offrir en pâture aux vieux frustrés du monde entier (ou du mon dentier) des jeunes filles qu’il employait aux conditions « Ryanair » (mode de gestion qui consiste à rogner sur les dépenses du personnel, tel que l’habillement, dont le suce-nommé s’était fait le champion du minimalisme NDLR) et qui ornaient les pages de son célèbre magazine édité sur papier glacé (il semble que ce soit depuis cette innovation technique que les gazettes se voient désormais affublées du synonyme argotique de « baveux », en référence au profil du lectorat moyen de ce genre de publication. Certains spécialistes vont plus loin, et expliquent que l’on doit à la naissance de ces organes de presse particuliers, l’apparition du célèbre proverbe : « je pense donc je suis, je bande donc j’essuie ». Mais ce n’est qu’une hypothèse.
Etonnons-nous enfin que des images aussi chaudes soient publiées sur papier aussi glacé. Il n’y a plus de saison !
Donc, voilà,

Il fallait s'y attendre. Après la publicité, indirecte mais efficace, faite par voie de reportages, de plaintes et de hauts cris scandalisés, le concept a fait des émules (et pas que du pape). Après cette pub pour la prostitution estudiantine à la sortie même des campus, à destination des jeunes filles en manque d'argent (entre autre) mais surtout des quinquagénaires ou sexadégénères(*) en mâle de chair fraîche, c'est au tour de l'université du troisième âge d'être victime de ces viles manœuvres. Un grand panneau a été placé à l'entrée du bâtiment avec le slogan: "Améliorez votre pension, devenez Sugar Papy", ou encore "Sugar Mamy, adoptez un Sugar Tanguy". Il fallait s'attendre à cette escalade, en ces périodes où les étudiants, même du troisième ou quatrième âge, ont de plus en plus de difficultés à toucher une bourse !
Donc, voilà.

Il n'en est pas à son coup d'essai. Cette fois c'est en flagrant délit que le boulanger-pâtissier pervers qui a déjà maintes fois défrayé la chronique, en raison des nombreux forfaits scabreux qui ont contribué à façonner sa triste réputation, a été arrêté, derrière son comptoir, au vu et au su des nombreux clients présents. Il s'en est fallu de peu - et nous pouvons rendre hommage ici à la célérité des gardiens de l'ordre public - pour qu'un nouveau drame éclate. L'horrible personnage a en effet été appréhendé alors qu'il s'apprêtait à se taper une brésilienne.
Donc, voilà.