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Aujourd'hui, saint Raymond.
L'obésité particulièrement inquiétante qui a affecté Raymond durant toute son existence, trouve son origine dans une anomalie rare dont il était victime. Jugez plutôt. Ses dents du dessus avaient poussé sur sa mâchoire inférieure et sa dentition du bas s'était retrouvée implantée parmi ses gencives supérieures. En d'autres mots, celles du dessus étaient en dessous et celles du dessous au dessus. Dents dessus dents dessous. De sorte que pour mâcher sa nourriture, sa maxillaire inférieure restait fixe, tandis que le dessus de son crâne se mouvait de haut en bas. Il donnait ainsi l'impression d'opiner du chef en permanence. Si bien qu'aux questions "c'est bon ?", et "tu en veux encore ?", même repu, il semblait toujours répondre "oui" d'un signe de tête. Il bénéficiait ainsi systématiquement d'une double voire d'une triple portion, ce qui alimentait bien involontairement et tout naturellement son embonpoint.
Chez le dentiste, Raymond devait s'installer la tête en bas, afin d'éviter toute erreur de manipulation. Tandis que, pour d'évidentes raisons de sécurité, son coiffeur refusait de s'occuper de sa tignasse si son client mâchait du chewing-gum.
Grâce à cette explication bien intéressante, nous comprenons mieux pourquoi le prénom de Raymond est souvent donné à des personnes dont le profil évoque plus le cercle que la ligne droite. Citons à titre d'exemple, Raymond Barre, Raymond Devos, Raymond Zitrone (NDLR: il s'appelait Léon, mais il aurait pu s'appeler Raymond si ses parents avaient décidé de l'appeler Raymond. A quoi ça tient , parfois), Raymond Poincarré (le bien nommé). Exception à la règle: Raymond Poulidor, car quand la poule y dort, le coq lui pas content. CQFD. (NDLR: nous avons tenté de convaincre l'auteur de nous épargner cette conclusion digne d'un lendemain de réveillon. En vain).
Donc, voilà,
