MAJORITÉ ROYALE

A l'heure où les questions éthiques (nerveux) sont au centre des débats, alors que le droit des hommes et des femmes à disposer d'eux même est revendiqué aux quatre coins de la planète ronde, nous assistons, impuissants, à la révélation d'une sordide affaire de maltraitance officialisée que l'on aurait pu penser n'être plus que l’apanage des seuls pays où les mots liberté, choix de vie et démocratie sont absents des dictionnaires.

C'est en effet chez nous que cela se passe, aux yeux et au su de tous. Une jeune femme est condamnée, et cela depuis sa naissance, à exercer un boulot qu'elle n'aura pas choisi, imposé par son entourage sous prétexte de fidélité à la tradition. C’eût été observé sous certains régimes où l'on ne rigole pas tous les jours, on aurait alerté l'opinion mondiale, avec force pétition et comité de soutien. Ici, c'est à coup d'émissions spéciales et sous les flonflons que l'on célèbre ce bel exemple de soumission ancestrale.

A l'heure où l'on nous invite à ouvrir les marchés à la concurrence, où l'on tente de mettre en place des mécanismes pour que l'argent public ne profite pas qu'aux amis des amis ni aux fils et filles de, dans ce cas-ci, aucune trace d’ouverture aux candidatures. Il nous revient même que le courrier de cette citoyenne de 18 ans, mère célibataire, actuellement hébergée en maison d'accueil, n'a même pas été pris en compte. Alors qu'elle aurait rêvé d'occuper le poste ! (NDLR: selon nos informations, elle n'aurait pas suffisamment affranchi son enveloppe).

Mais l'explication finale de tout ce remue-ménage ne trouve une fois de plus son origine que dans un raisonnement purement économique. C'est en effet pour ne pas avoir à modifier, dans le futur, le nom du Concours Reine Elizabeth que la famille a décidé de soutenir la candidature de la gamine que l'on fête ces jours-ci.
Donc, voilà,